Depuis quelques mois, je recevais dans ma boîte mail des notifications me signalant des commentaires laissés sur mon site, commentaires qui étaient tous des spams. Je les supprimais un à un, au début sans y faire attention. Puis je me suis vaguement dit que des outils devaient exister pour éviter cette pollution et qu’il faudrait que je m’en occupe. Et c’est drôle : ces mails, 385 en tout, sont devenus dans mon esprit des rappels que je devais m’occuper de mon site web et, par extension, me remettre à écrire sur mon site. Quand je m’en suis rendue compte de cette association d’idée, j’ai décidé de m’en servir. Ce soir, j’ai enfin activé le plug-in pour virer les spams de mon site. Et j’écris un premier article depuis longtemps.
Deux bonnes nouvelles
De quoi ai-je envie de parler dans ce petit endroit qui est à moi ? Ça se bouscule. Mais je vais commencer par le plus gros morceau : en janvier et à quelques jours d’écart, j’ai trouvé une boîte de production pour mon film documentaire (nom de code ProjetPlab) et une maison d’édition pour ma BD jeunesse. Je me ferai une joie de donner le nom de ces éminentes entreprises culturelles lorsque les contrats seront signés, mais je ne boude pas mon plaisir de célébrer ici ces bonnes nouvelles. Si mon job sur la BD est quasiment terminé (ça n’est pas moi qui la dessinerai mais la douce et volcanique Mélanie Allag), tout reste à faire sur le documentaire.
Faire des trucs
« Tout »… Ça n’est pas tout à fait vrai, puisque cela fait maintenant plus d’un an que je travaille dessus ! Mettons que faire un film est un grand voyage : j’ai construit une partie de l’itinéraire et trouvé des coéquipiers/coéquipières, c’est énorme et pas grand-chose à la fois. Ces temps-ci, je tâche donc de me concentrer pour faire ce film. Dans un sens assez littéral : concentrer mon énergie, ma capacité de travail, ma créativité. Ça ne passe pas forcément par « bosser sur mon film », mais je raconterai peut-être ça une autre fois. Premier objectif : réaliser un teaser. Comme je suis novice en réalisation et en post-production, commencer par 3 minutes avant les 52 me semble un entraînement approprié. Il y a deux semaines, j’ai convié deux amies à la maison, toutes deux autrices, l’une par ailleurs comédienne et l’autre journaliste, afin qu’elles m’aident à produire des idées pour ce teaser. Ça a bien fonctionné ! Merci encore Clémence et Manon ❤ J’ai presque un séquencier, avec d’un côté les intentions à exprimer, de l’autre les idées de mise en scène ou les extraits d’entretiens. J’ai aussi eu le plaisir de rencontrer le couple de documentaristes Dorothée Lang et David Beautru, avec qui on a pu parler de plein plein de choses autour de la réalisation, du très pratique au plus psychologique.
-Maintenant voici venu pour moi le temps de tester des trucs-
Rester bloqué·e dans le monde des idées
Avant je croyais que j’allais passer ma vie à fantasmer que j’allais écrire, dessiner ou composer des trucs, et jamais les faire. Aujourd’hui je me sens un peu guérie de ça. D’abord parce que je me suis soignée par plein de moyens différents, j’ai pas mal déblayé les gros rochers qui bloquaient la source. Et ça va aussi bien mieux grâce à mon compagnon, Loïc Sécheresse, qui, outre sa vocation de dessinateur, a à cœur de pousser les autres à créer, à faire des trucs. Il dit notamment « Ce qu’on a en tête avant de créer quelque chose, c’est le départ, pas le résultat ».
Accepter sa propre médiocrité
Ça vous paraît peut-être tout bête, mais je suppose que les procrastinateurs et anxieux de la créativité verront pourquoi c’est significatif. Évidemment, quand on se lance dans un nouveau moyen d’expression, on va commencer par produire des choses pas super, et c’est là qu’il faut avoir des bonnes ressources intérieures pour ne pas se décourager. Moi j’utilise l’expression de médiocrité, au sens étymologique du mot, ce qui est au milieu, ni génial ni pourri : si on veut créer quelque chose, il faut pouvoir se confronter à sa propre médiocrité. Au lieu de se laisser intimider par la montagne, faire les premiers pas quitte à se concentrer sur ses pieds. Aujourd’hui j’arrive mieux à ne pas me juger et à tirer ma joie dans l’action de faire. Tant pis si c’est pas dingue, ça a le mérite d’exister et à partir de là je peux progresser. Je suis déjà en progrès par rapport à la version de moi qui fantasmais sans faire.
Pas d’étape honteuse
Forte de ces progrès et malgré ma peur, je ne suis pas restée longtemps sur le seuil de cette nouvelle étape de mon film. Munie de la caméra prêtée par une amie, j’ai filmé mon compagnon lors d’une balade au bord de la mer. J’ai téléchargé un logiciel de montage et j’ai monté un film de 5 minutes. Il n’est pas montrable, mais moi j’ai beaucoup d’affection pour lui parce qu’il est une étape pour débloquer la suite.
La suite ? Je ne devrais plus recevoir de rappels cachés sous forme de spams, mais je tâcherai de revenir ici pour la raconter.